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À la recherche de la chaussette perdue
new-york
13 décembre 2017

Déconnecter

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Upper West Side - NYC - 2017

Il y a quelques semaines, c'était la fin de mon abonnement internet avant l'heure, et j'avais 48h devant moi sans data. J'aurais pu dépasser mon forfait, bien sûr, mais je file déjà beaucoup trop d'argent à ces imbéciles de chez Vodafone, alors il était hors de question de payer un supplément.

Résultat, pendant 48h, j'ai uniquement utilisé le wifi sur mon smartphone.
C'était deux jours au boulot, là où je n'ai donc pas accès à de l'internet gratuit (chez moi je n'aurais pas vu la différence), et je n'ai pas pu lire mes tweets, consulter Facebook, poster sur Instagram, vérifier où j'allais avec CityMapper, contrôler mes stats de FitBit, consulter mes comptes bancaires en ligne, checker la météo, regarder des videos Youtube et rafraichir ma page Gmail entre 7h30 et 21h.
C'était horrible. Mais c'était bien.
Depuis, j'y repense souvent, et parfois je me force à laisser mon téléphone dans son tiroir pendant mes pauses. Mais je tiens généralement dix minutes avant de me jeter dessus.
Sauf que permets-moi de te dire que je fais des progrès.
Car maintenant qu'on est tous connectés comme des rats, les articles qui expliquent pourquoi déconnecter est vital fleurissent.
Cet article, au passage, m'a particulièrement énervée.
Quand je vois la frénésie stupide avec laquelle mes élèves les plus en difficulté ne peuvent pas lâcher leur téléphone (ils sont formellement interdits dans toute l'école, il y en a donc partout) et combien mes élèves qui réussissent gardent leurs appareils au fond de leur sac, je ne suis que rage.
Mais c'est un autre débat.
Pour me déconnecter j'ai donc essayé des petits trucs, et parfois ça marche.
J'ai réorganisé mon téléphone, pour que mes icônes "réseaux sociaux" soient côte à côte.
Je les ouvre l'une après l'autre:
- Twitter, plutôt pas mal de choses à lire et qui parfois m'interpellent ou m'agacent
- Instagram, avec les dizaines de comptes de teckels que je suis (même pas honte)(tu as la version chatons ou bébés okapis si tu préfères), ça me calme et me fait décompresser. (Je ne retrouve pas le lien mais j'ai lu un article il y a longtemps qui expliquait qu'en faisant regarder des photos de bébés animaux à des travailleurs à intervals réguliers leur stress diminuait et leur productivité augmentait)(je fais donc ça pour le bien de ma boîte, bon sang!)
- Facebook, que je n'utilise plus trop, mais en ayant gardé uniquement mes amis je n'y lis que des trucs sympas, et la tension retombe.
Je suis une pro de la fonction masquer. Dire ça ne me fera pas gagner le Prix de la Meuf la Plus Sympa de la Galaxie, mais j'ai fini par me résoudre à l'évidence: ma capacité à me prendre le chou pour un rien est égale à la distance Terre-Pluton et retour, alors plutôt que de me brouiller avec les gens (qui parfois ne disaient rien de bien méchant, mais la communication par écrit passe souvent mal), je masque et mute de façon diplomatique. Si vous faites la même chose avec moi je ne vous en veux pas, j'ai découvert la fonction trolling sur Twitter récemment, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais je suis sûre que c'est agaçant. *smiley sarcastique*
Ah oui, et j'utilise tellement de smileys et de hashtags pas drôles que je devrais être interdite par la commission européenne du bon goût. #DésoPasDéso #HinHinHin
Je m'interdis mon téléphone après 21h et avant 7h30. C'est-à-dire que je le pose le soir et m’empêche de l'utiliser à cause de la vilaine lumière bleue.
Le matin, quand le réveil sonne, je fais de mon mieux pour ne pas me jeter dessus, je ne me reconnecte qu'à 7h30, quand je suis dans le bus et n'ai rien d'autre à faire.
(Ok, ok, ça c'est encore en progrés, mais j'y travaille très fort).
J'ai désactivé toutes les notifications, plus rien ne s'affiche sur mon écran de veille, et ça me fait un bien fou.
Je dois aller dans les applications pour vérifier sir quelqu'un a communiqué avec moi, et comme je ne suis pas médecin urgentiste jusqu'ici personne n'est mort parce que je n'avais pas cliqué sur "répondre" à temps. Par contre je me saisis maintenant de mon téléphone avec joie, plutôt que de cliquer frénétiquement sur chaque notification pour la faire disparaître, et ça change tout.
Bien sûr mon téléphone est sur silencieux, je suis allergique au bruit. Je sais que ce n'est pas toujours possible, si tu attends un appel urgent ou si tes gamins doivent pouvoir te joindre. Mais garder les notifications sonores uniquement pour les fonctions urgentes (mails et Whatsapp par exemple), devrait faire se calmer ton téléphone, et ce serait déjà pas mal.
Et toi, c'est quoi tes astuces? (Oui, aujourd'hui j'ai besoin d'aide, please)(smiley qui fait les petits yeux du Chat Potté)(Hashtag Bisous).

Dave Brubeck - Take Five

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11 décembre 2017

C'est décidé, j'ouvre un blog "Bien être"

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Natural History Museum - NYC - 2017

Nan mais allez-y, moquez-vous, hein, mais ces derniers temps j'ai BEAUCOUP réfléchi à la façon dont j'ai changé certaines choses dans ma vie, combien certains détails m'ont aidée à aller mieux, alors en ce mois de décembre moche et boueux j'ai décidé d'agir.

Tant pis pour le calendrier de l'Avent que je m'étais auto-promis, je réduis ma production à douze jours. C'est ça le bonheur aussi: se détendre du slip et accepter qu'on ne sera jamais parfait, qu'un peu c'est mieux que rien et qu'on n'est pas des machines. Sans blague.

The Twelve Days of Christmas, comme disent les Anglais.

Douze propositions, idées, réflexions ou actions, douze façon de changer les (petites) choses pour améliorer le quotidien, sans nécessairement mettre la main au porte-monnaie (c'était la consigne que je me suis donnée). Parce qu'en ces jours de dépenses pas souvent agréables (ça me rend folle de savoir que des gens souscrivent à ces crédits Cetelem juste pour couvrir le coût des cadeaux) j'ai eu envie de collectionner des idées qui seraient durables et aideraient vraiment à aller mieux, qui seraient accessibles et ne feraient pas dépendre notre niveau de bonheur à la taille de notre découvert.

Du blog de hippies, donc, du blog qui compte très fort sur ta participation, parce que je débute complètement dans le domaine de la bougie parfumée (rhaaa, je plaisante, je déteste ça!). Un blog qui est bien décidé à aller chercher les solutions là où elles se trouvent. Sous notre nez, oui, voilà.

Chaque jours jusqu'à Noël, en començant ce mercredi, je vais donc me transfomer en spécialiste du cocooning, en experte du slow down, avec le moins de mots anglais possible, parce que simplement en me relisant j'ai envie de m'auto-coller des baffes, on va en profiter pour se vautrer dans le well being comme des petits lapins.

Stay tuned, les gens.

 

Irving Aaronson - Lets Misbehave - 1928 Cole Porter Collection Version

2 juin 2017

Le goût de la roquette

Mercredi, 10h30:

Depuis mars dernier j'ai un Fitbit. Ce petit bracelet compte mes pas et traque mes battements cardiaques, calculant combien de calories je brûle et si mon sommeil est agité ou non. 

On ne m'otera cependant pas de l'idée que le truc le plus rigolo dans Fitbit c'est la prononciation, on dirait toujours qu'on dit vaguement "p'tite bite" et c'est assez cool.
Tu le sais, qu'on est censé faire 10 000 pas par jour, pas vrai? Comme toutes les recommandations sanitaires un peu artificielles ça ne correspond à rien ni à personne mais, hier, saches que j'ai marché plus de 23 000 pas (soit un peu plus de 16km) et que ça faisait un peu mal dans les guibolles sur le chemin du retour. (Une journée normale au boulot je peux ne faire que 6000 pas, alors souvent je descends du train plusieurs arrêts en avance pour arriver au compte)(c'est un peu ridicule mais ça m'occupe, alors que veux-tu).
Ce qu'il faut surtout retenir c'est qu'hier, enfin, il faisait beau. Et après ces quelques jours de pluie et de froid, sur un malentendu ça m'a quasi redonné foi en l'humanité, c'est dire comment le manque de vitamine D fait mal.

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Je suis partie de chez moi vachement tôt (11h)(j'ai pensé à vous dire que j'avais un petit peu du mal à me bouger le matin?) et j'ai atterri avec joie au Musée d'Histoire Naturelle où j'ai passé trois heures à séparer les animaux en deux catégories : les punks, qu'on reconnaît à leur crête, les non-punks, qu'on reconnaît parce que je les prend en photo quand même. (J'avais mon petit dalma en peluche, car sortir un animal mou de mon sac, le poser sur un rebord de reconstitution de dinosaure, prendre une photo et partir en ricanant c'est un peu mon dada).

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14h45:

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Une histoire drôle : le grand dino debout sur cette photo a été découvert en 1904 par des cow-boys, ils l'ont vendu au cirque Barnum pour $250 et un six-coup. Sacrés cow-boys. En conséquence de quoi, vendre leur pays à un milliardaire sociopathe ne doit pas les déranger plus que ça. Ce pays est tellement cool. #not
Quand je suis sortie du musée je suis allée à Central Park pour dire coucou aux écureuils et après une petite heure de marche je me suis replongée dans la grande ville. Central Park c'est vraiment comme aller à la surface, prendre une grande gorgée d'air puis repartir en apnée dans la ville qui pue. Je me sentais comme le Grand Bleu en baskets Nike, quoi.
16h35:
Grâce à mon sens de l'orientation proche de l'Ohio j'ai réussi à tripler le parcours de la ballade prévue, tellement même dans une ville en plan à damier je suis fichue de partir bravement dans toutes les mauvaises directions qui s'offrent à moi.
J'ai sans doute attrapé deux cancers et demi, à manger de la pollution par chaque pore de mon être, mais j'ai aussi fait des jolies photos que je montrerai peut-être un jour, j'en avais pris des sympas aussi en octobre dernier et elles hibernent toujours quelque part dans mon disque dur.
18h55:
Après avoir traversé Manhattan de part en part j'ai voulu retourner au Grey Dog. Pour plus de toasts et plus de frites. Mais c'était complet...
J'ai donc erré sans but et en pleurnichant jusqu'à tomber sur une pâtisserie française (Maison Kayser, est-ce que les Parisiens ou les Lyonnais connaissent?) où j'ai acheté une tarte aux pommes plus française que ça tu meurs.

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C'est dans des moments comme celui-là que je me dit que je ne rentrerai jamais en France. Si tu peux avoir la tarte abricots rôtis crème de pistache avec vue​ sur le Flat Iron building, pourquoi se fatiguer à revenir dans un pays plein de gens que je comprends quand ils parlent?
Car le voilà, le secret de mon expatriation réussie. Les Anglais sont sans doute tout aussi débiles, racistes et casse-pompons que nous quand ils causent. Mais en fermant bien les oreilles, eux, je ne les comprends pas.
(C'était "Les voyages forment la jeunesse et de toute façon moi j'aime pas les gens", une rubrique proposée par Aurélia Dalma qui, donc, n'aime pas les gens).
1 juin 2017

Adieu veaux, vaches, cochons

(Petite note de début: je galère très fort à poster depuis mon téléphone, je n'arrive pas à faire de liens et charger une photo prend des heures. Quand je rentrerai à Londres je reviendrai indiquer les bonnes adresses, avec lien vers les sites internet et des plans de New-York un peu plus jolis que ça)(promis, juré, craché, ptoui).
Mardi, midi:
Être réveillée depuis 6h15 et ne partir de chez moi que maintenant? C'est possible...
Pluie+froid+j'ai pas pris de manteau parce que je pensais qu'il ferait bon en mai+grosse fatigue+hier c'était cool mais je me suis endormie à minuit ont fait que ce mardi sera en mode ralenti.
12h45:
Le métro de NY est la 11e plaie d'Égypte je pense. Là, on est bloqués comme des lampions à 20 mètres sous terre et même si le chauffeur crachote des explications dans le micro c'est toujours aussi relou. Fière de moi, j'arrive à comprendre tout ce qu'il dit. Ce qu'il dit surtout, c'est que j'ai intérêt à descendre au prochain arrêt, même si c'est celui d'avant ma destination, parce qu'après ça va être l'Enfer de Dante durant un jour sans.
Je ne me fais pas prier et sors à l'air libre. Et me fais saucer la djeule. Mais alors bien, hein.
J'ai faim, j'ai froid, il pleut dans mes baskets, mes chaussettes font floc floc, la tristesse est totale.
Alors que je suis en train de me perdre dans une rue non indiquée je vois un couple de gens un peu âgés qui regarde un menu. Je regarde ce qui se trouve derrière ledit menu: une bien jolie devanture de troquet festif.

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Moi, j'ai une théorie: si tu veux manger un truc bon il faut regarder à travers la vitrine et faire la moyenne d'âge des gens présent. Plus il y a de vieux, plus ça a de chances d'être delicieux, parce que les jeunes ça peut manger du carton bombé à la peinture dorée, mais après un certain âge on se méfie.
Je lève alors les yeux vers l'enseigne: The Grey Dog. 
Tout cela m'inspire confiance: je passe la porte
13h12:
Joie, bonheur, country music et frites, peu de mots peuvent décrire comment je me sentais à ce moment-là​, et je viens justement de les utiliser.
J'ai mon app Mapstr bourrée de bonnes adresses trouvées dans des guides ou sur la toile, mais rien ne peut me rendre plus heureuse que de découvrir un chouette coin moi-même.
Ce petit café à la musique un peu trop forte et aux frites méga croustillante, avec son poster "Willie Nelson for President" et le reste de sa déco uniquement kitsch et pleine de chiens, je le conseille très fort.

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J'y ai englouti les plus chouettes toasts à l'avocat de ma jeune vie, et j'ai commencé ma grande série de photo "tu l'as vu mon Dalma en peluche" que je compte bien poursuivre encore un peu..
Le reste de la journée ne fut pas très flambant, il faisait tellement froid et mauvais que je me suis réfugiée dans des magasins pour passer le temps. À "Fishs Eddie", un magasin de trucs pour la maison que j'avais découvert la dernière fois et que j'adore. Tout y est beaucoup trop cher et inutile, mais moi la vaisselle c'est ma grande passion. J'ai même acheté un pot bleu qui ne sert à rien, parce qu'il était en extra solde à $5. Parfois, je me fatigue toute seule.

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J'ai perdu un peu de temps à la librairie Barnes&Noble aussi, mais tout ce que j'ai acheté c'est une carte postale pour mes Papa/Maman et je suis désolée les gens, mais il s'avère que ce voyage à New-York correspond avec ma plus grosse crise de décroissance à ce jour, je n'arrive pas à faire de shopping, tout est vain et je ne vous rapporte que dalle.
Un truc, d'ailleurs, m'a fait un peu réfléchir.
Il y a 12 ans j'étais à Florence avec ma famille, et j'avais acheté un petit set de papeterie dorée sur tranche parce qu'il semblerait que le papier à lettres joli soit une spécialité de cette partie-là de l'Italie.
Ce set, bien trop chouette pour être utilisé, dort depuis 12 ans sur mon bureau.
Ce set, il est là sous les yeux, à Union Square en plein coeur de New-York.

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Acheter de la papeterie florentine quelque part du côté du Flat Iron District? Manger au burger au McDo de Firenze (car c'est mon frère qui m'y avait trainée)? J'aurais donc fait les deux.
C'est encore un peu flou dans ma tête, mais ça m'aura beaucoup fait avancer sur le chemin du "j'arrête d'acheter des trucs, parce qu'à la fin ça ne sert plus à rien".

 

 

30 mai 2017

Ciel, mes maris!


Quand je suis allée à New-York en octobre dernier je savais que Woody Allen jouait tous les lundis dans un club de jazz de l'Upper East Side, le Carlyle Cafe, qui fait lui-même parti du Rosewood hotel. 

J'avais trouvé les informations sur internet, avait fait une mini crise cardiaque devant les prix de réservation, avait décidé que c'était quand même un truc à faire au moins une fois dans une vie, avais tenté de réserver une table, m'étais faite renvoyer dans mes filets parce qu'ils n'acceptent pas de réservation pour les gens seuls. 
Pas d'amis, pas de jazz!
La seule solution c'était d'arriver extrêmement en avance et d'espérer avoir une place debout au fond de la salle près du bar, avec vue sur les riches assis aux petites tables devant, et sur la scène, et sur les musiciens.
Honnêtement, la salle étant super petite, on passe un chouette moment quand même.
Je me suis donc retrouvée à tenter de faire la queue trois heures avant l'ouverture des portes au milieu d'une foule terriblement passive-agressive (il s'agit du système "premier arrivé-premier servi", du coup les gens sont prêts à se manger les uns les autres pour ne pas perdre leur place).
Comme à chaque fois que je vais voir un film de Woody Allen j'ai l'impression de plonger dans une dimension parallèle où les gens dont ils se moquent le plus, dont il dénoncent les hypocrisies d'une façon sans appel, semblent être des plus grands fans. 
Je ne vais pas me désigner comme fan, du coup, mais depuis  "Meurtre Mystérieux à Manhattan" que ma mère m'avait emmené voir quand j'avais 11 ans je crois, j'ai vu et revu énormément de ses films (parfois, sur un malentendu, j'en comprends même un bout ou deux). J'ai lu des livres et des interviews et ce qu'il dit me parle beaucoup, me fait réfléchir, m'accompagne aussi. 
"Match Point" est un chef-d'œuvre absolu, "Scoop" est à hurler de rire, je ne me lasse pas du bel hommage de "To Rome with Love" aux maîtres italiens et "Midnight in Paris" est d'une telle délicatesse. Pour parler des films plus anciens j'ai du voir "Manhattan" trente fois (pour la photo de Gordon Willis)(en gros je ne suis à New-York que pour ça), puis je conseille aussi "Annie Hall" ou "Tombe les filles et tais-toi", qui sont un peu le parfait manuel du couple (si tu souhaites tout rater bien sûr).
Un jour, je me dis que j'aurai l'âge pour regarder "Crime et délits".
Pour en revenir à octobre dernier il y avait des gens normaux et calmes, dans cette file sans fin, mais bien sûr ce n'était pas eux qui me marchaient dessus, piaillaient des inepties à tue-tête et me donnais envie d'être née dans un autre siècle sur une autre planète.
Cette foire d'empoigne feutrée s'est terminée quand tout le monde, au compte-goutte et alors que le concert avait déjà commencé, a finalement pu rentrer.
Le concert? Eh bien... Il fallait y être. Une petite salle, un club de jazz en sous-sol, des musiciens serrés sur leurs chaises étriquées, ils rigolent et jazzent à tout va, la salle a payé des centaines et des centaines de dollars, tourne le dos à la scène pour prendre des selfies mal éclairés, ceux qui sont déjà bourrés sont encore plus relous si c'est possible, quand Diane Keaton est passée dans la salle les gens se sont jetés sur elle, et les serveurs de se convertir en gardes du corps.
Hier, jusqu'en milieu d'après-midi je n'étais pas sûre de vouloir y retourner. 
La peur, quoi. 
Et puis finalement, la victoire de l'espoir sur l'expérience, j'ai décidé de retenter ma chance. 
Cette fois-ci je suis arrivée extra en avance, je me suis cramponnée au dernier arrivé et n'ai laisse personne me passer devant. Le portier, avec le regard fatigué du mec qui doit gérer tous les lundis du monde une foule d'andouilles en délire, nous a gentiment fait comprendre qu'il restait des heures avant le show, que c'était mieux si on allait attendre au bar, allez les enfants, faut pas rester là, vous faites un peu pitié quand même.
Comme j'étais dans la file entre un jeune et sexy monsieur en costume, et un cinquantenaire et sexy autre monsieur en costume, il y a eu une méprise amusante.
J'avais discuté avec chacun des deux, échangé trois mots, expliqué comment l'attente avait été terrible en octobre dernier. Quand le portier nous a proposé de nous disperser, le jeune homme est parti de son côté. Je ne savais pas trop où aller moi-même, le monsieur plus âgé m'a alors demandé si j'allais suivre mon mari.
Gnnn?
On a passé deux minutes à rigoler sur la méprise, je me demande toujours comment il a pu penser qu'on était ensemble. Je n'ai peut-être pas la vision la plus optimiste du couple qui soit, mais sachant que j'avais ostensiblement tourné le dos à ce type pour être sûre qu'il ne me passait pas devant dans la file, on aurait été un couple sacrément à problème. 
J'ai atterri au bar avec ce Pierce Brosnan latino-américain (si, c'est possible, fais un effort d'imagination quand même), et on a bavardé comme des gens civilisés.
De loin il avait l'air plus que WASP (Pierce Brosnan est irlandais je rappelle) mais j'ai appris plein de truc sur le Chili, et après l'avoir entendu bavarder avec tous les serveurs en espagnol (puis m'expliquer ensuite d'où venait chacun d'entre eux), ça n'a fait que confirmer ce que j'avais entrevu la dernière fois que j'étais venue: New-York est 99% latino.
Le portier est revenu nous chercher, il avait une place pour nous, on ne serait pas debouts derrière le bar.
Pour ce qu'on en a compris après, manager de salle c'est encore plus risqué que diplomate au Moyen-Orient. Tu dois gérer ta salle comme une chorégraphie de hip-hop en terrain miné, placer les gens c'est bien plus difficile que séquencer de l'atome, et ce portier est venu nous chercher en personne parce qu'il a cru que nous étions un couple et qu'il était vital pour lui de nous coller à la dernière petite table dans un coin. 
On aurait dû rester debout avec la plèbe, mais sur ce malentendu on a pu assister au show avec de meilleures places. Parce qu'on avait l'air d'un couple et que ça faisait joli dans la salle.
Sois mignonne ma fille, souris et cramponne toi au mec d'à côté, qui ne fait pas trop peur et a une belle cravate. C'est comme ça que tu t'en sortiras. Et n'espère pas que la société va considérer que tu es là toute seule, une femme c'est accompagnée voyons.
(Coco Chanel, si tu me lis, arrête de rire steuplé).
Le concert fut super chouette. Dans mon petit coin j'avais une vue quasi complète de la scène, j'ai fait quelques photos bien (mais avec mon véritable appareil, je n'ai rien à montrer depuis mon téléphone d'où je tape cette note) et j'ai encore une fois tellement apprécié la musique.
Le contraste entre les musiciens qui riaient entre eux, s'interpelaient entre les morceaux, lançaient des plaisanteries au public, et le reste de l'assistance qui avait l'air d'être là sur une belle erreur de casting m'a tellement moins choquée et mentalement épuisée que la dernière fois.
Hier je demandais sur mon blog pourquoi est-ce qu'on refait les mêmes choses alors qu'on sait très bien qu'on ne retrouvera pas les mêmes sentiments.
 
Ben parce que c'est rigolo, tiens. C'est rigolo quand la vie nous donne un ticket en plus, nous laisse passer le gorille de l'entrée et nous donne accès à la représentation de la deuxième chance.
 
Savoir que j'allais me retrouver face à un magma d'andouilles a tellement diminué le choc. Je n'imaginais pas que je passerai la soirée à discuter avec des gens sympas (vu que je suis à la sociabilité ce que Nadine Morano est à la délicatesse: une grosse naze), et pourtant entre temps le jeune homme sexy du début (mon premier mari, t'sais) était revenu, lui aussi ramené par le colbak par le portier, mais assis en toute fin du bar parce qu'on vous le dit, les célibataires c'est la plaie. On l'a reconnu et interpelé, on a passé le temps qui restait avant le concert à discuter. 
 
Assister à ce concert étrange une deuxième fois assoit encore plus l'idée que quelque part, et pour tous les autres lundis à venir, tant qu'il y aura du jazz et tant qu'il y aura New-York, Woody Allen rigole avec Eddie Davis et son jazz band.
 
Et ça, je ne l'aurais pas autant ancré dans mon petit esprit si je n'étais pas revenue​. Dans mes traces et pour la deuxième fois.

 

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29 mai 2017

Sens critique (gastronomique)

Dimanche, 11h50:
Le fait que le métro new-yorkais soit si pourri ne cesse de m'étonner. Les gars sont quand même la première puissance mondiale et il y a des arrière-cuisines de bars à putes à Bangkok qui sont moins dégueulasses.
Les couloirs sont vétustes, l'eau laisse des traces bien sales en coulant le long des murs, je pense qu'il y a le pipi cumulé de 70 million de gens environ qui ruisselle, et les rames elles-mêmes semblent sorties des années 70 entre leur formica orange et leur look tout en acier. Le croisement entre une morgue pas nettoyée et la cuisine de ta grand-mère car le orange ça devrait être interdit depuis Austin Powers, on est bien d'accord?

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Le point un peu plus positif c'est que j'ai enfin compris comment marchent les trains locaux et les trains express, et que je n'hésite plus à demander aux employés car eux seuls ont le pouvoir du crâne ancestral de savoir qu'après 21h les mardis soirs de pleine lune la ligne F roule sur la voie du train B sauf quand elle fait des petits sauts sur les rails du Subway 3.
Enfin bon, assez râlé, aujourd'hui j'ai décidé de retourner explorer l'Upper West Side. Je commence par le plus important: Numero 28, 660 Amsterdam Avenue, la meilleure pizza qu'il m'est été donné de manger hors Italie.
Car qu'on se le dise, je ne suis pas venue ici pour les burgers. Sans blague.
13h03:
Ne m'écoutez pas quand je me vante de savoir surfer dans le métro new-yorkais avec l'aisance de la loutre effilée. J'étais tranquillement en train de rejoindre ma destination (et ma pizza) quand j'ai réalisé que les stations n'avait plus le même nom que dans mon itinéraire. 
Je me suis levée, suis allée consulter le tableau de la liste des arrêts et n'ai reconnu aucunes des stations qu'on venait de traverser. "WHAT THE FUUUUUUUCK" j'ai dit, même pas à voix basse, car je suis punk ascendant vulgaire. "the fuck, seriously", j'ai répété. Une dame avait l'air aussi perdue que moi. "Houston Street, elle demandait, d'un air incrédule. "Yeah, not on the map, I knoooooow" j'ai répondu, salement blasée de la vie.
"Le train roule en local, a alors expliqué un monsieur. Il va s'arrêter à plein de petites stations qui ne sont pas sur la carte". "Thank you!!!" je lui ai répondu avec un grand sourire, et je suis retournée m'asseoir.
Beaucoup de classe, donc. J'imagine que vous êtes contents de m'avoir comme amie.
13h25:
Manger!!!

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Je soutiens que cette pâte à pizza est la meilleure du monde, hyper croustillante en dessous et moelleuse sur le dessus, la sauce est excellente et la mozzarella de buffalla tue complètement. Par contre, celle que j'avais pris la dernière fois (trois fromages) était encore meilleure. Car rien ne peut battre trois sortes de fromages empilés.
15h53:
Ça fait 15 minutes que je fais la queue pour acheter trois cookies (je suis vers la moitié de la file, tranquille). Il s'agit de la très célèbre Levain bakery, et il semble normal à tout le monde d'attendre comme des pécores en plein soleil. (Je tape cette note de blog d'un air détendu mais de l'autre oeil je toise la meuf derrière moi dans la queue qui essaie de me passer devant).
Ensuite il faut que je rentre à pied (3 heures de marche selon City Mapper)(cela me semble honnête) si je veux espérer perdre ne serait-ce que la moitié des calories engouffrées aujourd'hui.

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16h10:
Et voilà, j'ai officiellement fait 30 minutes de queue pour trois cookies. Je fais partie de la bande. (Mais de laquelle?).
17h45:
La dernière fois que je suis venue à New-York j'ai voulu faire un certains nombres de trucs touristiques (la vue du haut du Rockfeller building, tous les musées possibles, la vue de la statue de la Liberté, Times Square...). Times Square m'avait bien saoûlée, c'est horrible d'être serrée dans une foule bruyante (et qui pue un peu) avec des néons de ouf qui clignotent dans la nuit. Je m'étais réfugiée dans un café Prêt à Manger et j'avais savouré une pause et un thé en écrivant un email à mes parents.
Je me suis retrouvée aujourd'hui à emprunter le même chemin, j'ai commandé le même thé et me suis assise à la même table. J'ai fini de taper cette note de blog et je me suis arrêtée pour me demander.
Pourquoi est-ce qu'on refait les mêmes choses? Alors qu'on sait très bien qu'on ne retrouvera pas les mêmes sentiments?

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27 mai 2017

Arrivée

Samedi matin, trop tôt :

Vu que je suis partie après le boulot pour prendre mon avion le vendredi soir même, décalage horaire oblige j'étais censée arriver à 22h à JFK, sauf qu'il serait 3h du matin à Londres, et contrairement à la dernière fois où j'avais fait de mon mieux pour rester éveillée dans l'avion, là j'ai bien dû dormir 4h, d'un sommeil interrompu, inutile et non réparateur.

C'était cool.

(J'ai aussi regarde Fantastic Beasts and Where To Find Them, JK Rowling tu es la plus grande, et il n'y en a pas deux comme toi pour parler de l'enfance et de ses blessures, tout en saupoudrant ça de petits animaux mignons pour avoir l'air de ne pas y toucher et en même temps proposer une solution)(j'ai aussi regardé Dr Strange, parce que si Bénédicte Cumberbatch faisait une pub pour du dentifrice j'irai me rouler nue dedans, mais à part sa performance et celle de Tilda Swinton c'était juste de jolis images, quoi)(contrairement àTigre et Dragon qui est de jolies images ET de véritables idées derrière)(mais je m'égare, c'est juste parce que dans ces deux films l'Asie est présente et les gens courent sur les plafonds).

C'est avec beaucoup de grâce et sans encombres que j'ai ensuite voyagé jusqu'à Brooklyn où je vais loger jusqu'à samedi prochain. J'ai repris une chambre chez la personne qui m'avait hébergée en octobre dernier et c'est cool, d'arriver dans un endroit qu'on connait.

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Après avoir dormi quasiment trois heures, réveillée toutes les trente minutes (dont à 5h10 par un oiseau fougueux qui ne l'a pas bouclée depuis)(MEURS, POULET MALÉFIQUE !!!) je suis vraiment en pleine forme pour aller faire un tour à la plage (tcha tcha tcha).

Coney Island me voilà !

Samedi après-midi :
Il y aurait un essai à écrire sur la vulgarité naturelle des villes de bord de mer.
C'est dit sans méchanceté aucune, c'est de là que je viens.
Techniquement j'ai grandi en Provence plutôt intérieur des terres, mais avec de la famille dans le Var, j'ai passé des étés le cucul dans le sable à creuser pour trouver des coquillages, et des hivers à rallonge, à me promener le long de bords de mer hostiles et de fêtes foraines désertées.

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Ces tongs qui claquent et ces shorts qui remontent, tous ces tatouages prévisibles dans des endroits qu'on aurait tellement voulu invisibles. 
Aujourd'hui c'était la fête du slip de bain, les gens qui criaient, qui mangeaient des trucs frits, les enfants qui pleurnichaient et l'ennui partout dans les regards.

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Et pourtant.
Pourtant il y a cette dame qui fait sa gym au beau milieu de la promenade. Il y a ce caniche rebelle qui se fait enguirlander parce qu'il ne cesse de quémander un peu de funnel cake. Il y a cette petite fille qui fait la roue et ça me rappelle que moi aussi j'étais une petite fille qui faisait la roue. Il y a ce pêcheur habillé comme un chanteur de rap qui discute avec ce pêcheur habillé comme un chanteur de reggae. Il y a ce chien qui est allé sniffer la culotte d'une dame inconnue, et son maître qui est venu le récupérer en ne sachant plus où se mettre. Il y a ce tout petit petit garçon qui a appris à marcher hier et qui compte bien montrer à tout le monde qu'il maîtrise la technique (mais il a aussi pris option gamelles sans faire exprès du coup ça pique un peu).
Alors perso, je nous trouve tous très beau.

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19 février 2017

New-York - Avant de partir

Quand j'ai préparé mon voyage à New-York, j'ai bien sûr acheté un guide papier (le Lonely Planet) mais c'est vraiment sur internet que j'ai trouvé toutes les informations dont j'avais besoin. J'ai adoré lire des récits de voyage sur des blogs, je m'y voyais déjà, j'ai glané des détails très pratiques, du coup je me suis dit que mon blog pourrait maintenant aider d'autres gens à préparer leurs vacances, alors j'ai tout regroupé dans quelques notes et voilà.

Aujourd'hui, quelques conseils pour préparer le séjour.

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Midtown

 

1) Trouver un billet d'avion:

C'était la première fois que je faisais un trajet aussi long en avion, et même s'il existe des compagnies low-cost qui font Londres-New-York tous les jours, je n'ai pas trouvé la différence de prix très importante et j'ai préféré m'en tenir à British Airways, pour ménager mon petit confort et ne pas arriver là-bas complètement claquée. Je pense que j'ai bien fait mais après tout si tu es jeune et fou grand bien te fasse, grace à ma crise de la trentaine j'ai appris à me ménager, je ne sors plus sans ma petite laine et ça me va mieux au teint. 

Bien sûr j'ai passé des mois à surveiller nerveusement les fluctuations des prix du billet sur Skyscanner, (et je recommande le site, après tout ça permet de faire plein de comparaisons quelle que soit ta destination), à lire des discussions en ligne qui expliquent que le prix du billet le moins cher s'obtient un mardi soir de pleine lune si on chante du Elvis en sautant sur un pied, mais comme je n'avais pas trop le choix dans les dates ou les horaires, vacances scolaires oblige, j'ai fini par réserver directement sur le site de British Airways. Comme je rentre en France quatre fois par ans depuis bientôt 6 ans, je commence à me sentir très détendue du slip dans les aéroports (tellement que j'ai failli rater mon dernier vol pour la France et passer Noël dans la boutique duty-free du Terminal 3 de Heathrow mais passons), j'ai même la carte de membre Executive Club alors s'il vous plaît, je vous en prie. (Oui, c'est la carte de fidélité de base, pas du tout classe affaire, mais sur le coup si on le dit vite ça en jette).

 

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Miss Liberty

2) Se loger:

Je suis bien sûr allée sur Airbnb et je ne rentrerai pas dans les polémiques du moment (surtout parce que je n'y comprends rien, en fait) mais je n'ai logé que chez des vrais gens qui font ça en plus de leur activité professionelle (en gros je logeais chez une femme qui vit seule avec sa fille, ça doit metre du beurre dans les épinards), même si je sais qu'il y a aussi des particuliers qui maintenant ne font que de la location. Pour moi c'était la solution la moins chère mais aussi la plus rassurante, je pense que c'est peut-être parce que j'habite en colocation depuis que je vis à Londres, mais je suis beaucoup plus anxieuse à l'idée d'aller à l'hôtel qu'à l'idée de dormir dans la maison de parfaits étrangers. (Je compte à l'instant que depuis juillet 2011 j'ai déjà vécu avec 13 personnes en tout, ça décoiffe).

J'ai bien sûr choisi des locations avec toutes les vérifications Airbnb possibles, chez des gens qui louaient depuis longtemps et avaient des dizaines de commentaires clients ultra-positifs.

La première nuit j'ai pris une chambre toute proche de l'aéroport, car je savais que j'arriverai tard. Puis le lendemain matin j'ai rejoint Brooklyn et l'appartement où j'ai ensuite logé le reste du séjour. 

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 Brooklyn Bridge

3) Internet et téléphone:

Il paraît que les US regorgent de wifi, mais moi je voulais avoir des data et pouvoir utiliser mon téléphone partout (car mon sens de l'orientation est proche de celui de la poule à qui tu viens de couper la tête, pour bien te situer, et sans CityMapper je n'aurais jamais survécu) alors j'ai commandé une SIM chez My Sim Usa. La carte SIM est arrivée très rapidement, je n'ai eu qu'à l'insérer dans mon téléphone désimlocké et tout a marché du premier coup. J'avais un numéro américain, j'aurais pu appeler et envoyer des sms, ou recevoir des appels à prix local. Je ne m'en suis pas servi mais j'imagine que c'est intéressant si on voyage dans une perpective plus professionnelle. Un peu cher mais je recommande, si ton opérateur ne te propose rien de mieux. 

 

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Au MoMa

4) Passeport et ESTA:

Assures-toi que ton passeport est à jour, c'est chatouilleux un douanier américain, j'aime autant te dire. Mes papiers étaient en règle, mais ils m'ont quand même fauché un sandwich au beurre de cacahuètes. J'en couine encore.

Et va aussi sur le site officiel pour faire ta demande d'ESTA. On ne me l'a pas demandé mais c'est pourtant obligatoire. C'est 14$ et c'est valable deux ans, ça remplace les anciens visas. Avec ça tu peux rester 90 jours pour du tourisme, et quand tu arrives à la douane tu auras pris soin de noter l'adresse de ta location pour bien expliquer où tu vas crêcher (Airbnb ou autre) parce que ça par contre on me l'a demandé.

Tu voyageras avec une valise certifiée TSA, aussi, jeune étourdi. Sinon je ne te dis pas dans quel état tu la retrouveras après le passage des douaniers.

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Midtown

5) Depuis JFK:

Pour rejoindre Brooklyn ou Manhattan tu peux bien sûr prendre un taxi. De JFK à Manhattan c'est $50 prix fixe avec les taxis agrées. Mais avec les transports en commun c'est très simple aussi. Depuis l'aéroport tu prends le AirTrain (train qui fait une petite boucle en ramassant les gens dans chacuns des terminaux de JFK puis qui les emmène vers un arrêt de la ligne A qui s'appelle Howard's Beach). Une fois que tu es là, tu es officiellement dans le métro (subway) new-yorkais et tu rejoins ta destination. Pour pouvoir prendre cet AirTrain tu dois avoir une metrocard (la carte des transports de New-York) avec 5$ dessus, c'est le prix du trajet, mais elle ne sera en vente qu'à Howard's Beach. Comment faire? Ben monte dans le train quand même, une fois à destination tu achèteras ta carte, et mettras des sous dessus, et c'est comme ça que tu seras autorisé à quitter ledit train. Tu paieras le billet à la fin, quoi.

Tu n'as rien compris? Ce paragraphe est confus? "Ce qui ne te tue pas te rends plus fort", avait dit Nietzsche en parlant des transports en commun de New-York. "Et te donne envie de tout faire à pied", j'ajoute.

Mais passons.

 

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Upper East Side

6) Divers:

Il faut que ton téléphone soit chargé quand tu arrives à la frontière (parce que s'il est éteint ça veut dire que tu es un terroriste)(eh ben si)(enfin en tout cas c'est une nouvelle règle), il parait que beaucoup de gens se font confisquer leur appareil parce qu'il est à plat.

Fais des photocopies de tes documents importants (Carte d'identité, passeport, réservations diverses, cartes bancaires MAIS FAIS GAFFE À NE PAS LES FAIRE TRAINER N'IMPORTE OÙ PETIT MALIN) parce que si tu venais à te les faire voler ça serait beaucoup plus facile de courir à l'ambassade et d'appeler ta banque avec ce genre de renseignements pour tout faire bloquer. Cette astuce grands voyageurs m'a bien aidée il y a quelques années quand je me suis fait voler mon portefeuille à l'étranger, avec mes super photocopies les formalités ont vite été expédiées. Depuis je voyage toujours avec mes documents importants dans mon sac à main et mes photocopies dans une valise à part.

Je porte une ceinture et des bretelles et je le vis bien, quoi.

 

chien

Padoum padoum

 

15 février 2017

New-York Jour 1: Manhattan - le MoMa - Shacke Shak

Quand l'avion a atteri à JFK, j'étais bien enthousiaste. Je ne savais pas combien de temps prendraient les formalités mais j'étais pleine d'energie. J'avais réussi à ne pas dormir pendant le trajet, et c'était le plus important.
Le matin j'étais partie de chez moi avec ma grosse valise, j'avais enseigné toute la journée, j'avais décollé depuis Heathrow à 20h et quand on avait aterri à JFK il était 23h heure locale mais 2h du matin pour moi.
Pourtant le contrôle des passeport s'est bien passé; j'ai légèrement paniqué quand j'ai vu des gens sortir des formulaires imprimés, vu que je n'avais qu'un simple numero d'ETSA, mais en fait personne ne me l'a demandé.
Il a bien sûr fallu que je me fasse confisquer mon sandwich pain de seigle/beurre de cacahuetes et deux pommes (tout cela bio bien sur), car je n'ai toujours pas compris qu'on n'entre pas aux USA en leur apportant de la bouffe saine, ça les froisse dans leur dignité.
(Pour info je voyage entre Marseille et Londres sans problemes avec mes petits sandwichs, c'est pour ça que je me suis fait avoir comme une bleue).
J'ai récupéré ma valise, rien n'avait l'air d'avoir été abimé (j'ai bien sûr une valise avec une serrure TSA, je te conseille de ne pas tente de voyager sans ça), et j'ai foncé vers les taxis. . C'est très important de prendre des taxis agrées (les taxis jaunes), ou alors un Uber (oui oui je sais), pour ne pas payer un prix fou.
En 15 minutes j'étais chez la logueuse chez qui j'ai passé ma premiere nuit. J'ai pris une douche, me suis endormie avec difficultés, et me suis réveillée deux heures après, en pleine forme sauf qu'il était 4h du matin...
J'ai rapidement compris que cela ne servirait à rien de se rendormir, alors je suis repartie vers 6h, en envoyant un mail de remerciement et sous une chouette petite pluie glaciale.
Ce n'est qu'après quelques dizaines de mètres que je me suis rendue compte que j'étais seule, perdue quelque part dans le Queens, en pleine nuit un jour d'octobre, sous la pluie et avec une grosse valise qui m'empêchait de courir et qui scintillait du mot "touriste" de toutes ses forces.
Mon téléphone à la main pour trouver mon chemin jusqu'à la gare, je n'étais pas très tranquille.
Je fais une mini parenthese sur la sécurité ici: à Londres j'ai toujours habité des banlieues pauvres et pleine d'immigrés (car je suis pauvre et immigrée, t'as vu comment tout s'explique?) et je suis très en colère quand les gens se mettent à dire que "ça craint". Statistiquement, ce sont les endroits touristiques qui comportment le plus de vols et d'agressions à la personne, alors faites gaffe quand vous visitez Buckingham Palace, une morsure de corgie enragé est si vite arrivée.
Plus sérieusement, il y a un racisme énorme quand il s'agit d'associer "gens de couleur et on sait très bien laquelle" avec criminalité. Du coup, je me dit que les gens qui habitant dans le Queens (j'étais dans la partie "Little Jamaica") en sont sans doute très heureux, mais quand tu es une touriste/une meuf seule, c'est juste un peu normal de stresser et de ne pas s'arrêter pour discuter avec les gens, je pense.
J'ai pris le train et j'ai rejoint Brooklyn. C'était un peu long, si j'avais su j'aurais fait le trajet JFK-Brooklyn dès la sortie d'avion, c'est en fait moins compliqué que de partir de là où j'étais.
J'ai debarqué à 9h du matin chez la logeuse de mon second Airbnb, qui m'avait très gentiment proposé de poser ma valise pour pouvoir commencer mon exploration de la ville. (Quand tu réserves une chambre demande toujours au propriétaire si tu peux arriver ou repartir en dehors des heures indiquées sur le site, la plupart acceptent sans problème). Encore plus gentiment elle m'a donné un pass pour le MoMa (lien en français) car elle y travaillait, et comme il pleuvait, que j'étais épuisée, et que je ne savais pas où aller, je me suis retrouvée à aller voir de l'art moderne.
Là, c'est le moment où tu commences à me mépriser sévère, parce que je suis sur le point de te dire que je n'adore pas l'art moderne. Certaines pieces et certains artistes oui, sans conteste. Mais dans l'ensemble ce n'est pas ma période préférée.
J'ai adoré tomber sur House by the Railroad de Hopper. C'était juste à l'ouverture du musée, le corridor était désert, et j'ai pu prendre tout mon temps. Hopper est un de mes peintres préférés, j'ai passé un moment un peu en dehors du temps.
Dans le musée j'ai croisé beaucoup de peintres que j'avais étudiés à l'école d'art il y a longtemps. Il y a aussi beaucoup de Picasso, pas mal d'impressionistes (je n'aime pas trop trop les impressionists, jetez-moi des trucs si vous le souhaitez) mais comme les photos étaient autorisées j'ai passé mon temps à prendre en photos les gens devant les tableaux, et ça c'était rudiment bath'.
Info pratiques:
Le billet coûte $25 (gratuit pour les enfants jusqu'à 14 ans et $18 pour les étudiants).
Un samedi à l'ouverture c'était déja assez bondé, les gens faisaient la queue depuis 30 minutes devant les portes. Certaines salles sont trop petites et c'est vraiment génant, mais comme je suis restée quatre heures en tout j'ai pu circuler et revenir voir les pieces que j'avais manquées. Si vous le pouvez choisissez de venir en semaine, c'est plus simple. 
Il y a un café et une cafeteria (que je n'ai pas testés, là encore il y avait plein d'attente), si vous y allez avec des enfants il y a des chaises hautes et des activités pour les tenir occupés, et bien sur il y a deux boutiques. Une dans le musée, qui proposait même des activités, et comme il y avait une table recouverte d'un grand coloriage à compléter, j'ai pris un crayon et j'ai dessiné un mouton. Réflexe pavlovien dalmatien s'il en est.
Et une plus grande à l'extérieur: il est donc possible d'y revenir sans payer une nouvelle entrée au musée.
Les boutiques de musées c'est sympa pour les reproductions de tableau ou les cartes postales, mais aussi pour des objets originaux et légèrement design. J'ai acheté des petits cadeaux pour ma famille et vu des trucs que j'aurais voulus pour moi mais c'était quand meme assez cher.
Puis, je suis sortie et j'avais FAIM.
J'ai marché le long de la 5th avenue (mais cette partie n'est pas aussi jolie que dans la partie haute de Manhattan) car j'avais un but: les burgers de chez Shake Shack dont tout le monde parle sur la toile.
J'ai donc testé leur Shroom Burger dont les photos Instagram feraient baver l'escargot le plus sec. Sauf qu'en vrai j'ai trouvé ça absolument dégoûtant et trop gras, et leurs fameuses frites ne m'ont pas convaincue du tout. J'étais morte de faim et prête à tout mais j'ai mes limites. Je peux vous dénicher de super addresses de burgers à Londres si ça vous intéresse, mais à New-York je n'ai plus approché un seul truc frit de tout mon séjour.
J'étais tellement épuisée que j'étais de retour à ma chambre vers 16h. J'ai enfin pris une douche et j'ai déballé toutes mes affaires. L'endroit que j'avais loué était joli et confortable, c'était vraiment sympa de pouvoir étaler toutes mes affaires et me sentir chez moi pour une petite semaine. J'avais sans le savoir profité d'une livre sterling encore haute en réservant en mai (tout s'est effondré après le Brexit). Maintenant c'est un peu plus cher...
Vers 19h je me suis allongée sur la couette, un magazine à la main. Quand je me suis réveillée j'étais fraiche et reposée, prête à commencer une belle journée de visites et de découvertes.
Le seul petit souci c'est qu'il était 3h du matin.
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